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Alaska

Hiver 2009/2010

 

"Après de longues démarches administratives auprès des services de l'ambassade Américaine, je pars aux USA en Novembre. C'est un plan du copain d'un copain: Un francais fou de mushing, qui après avoir bien gagné sa vie dans l'aéronautique, se contruit une résidence secondaire en Alaska pour y pratiquer sa passion. Chaque hiver il cherche un handler pour la saison de compétition. 

Cette année c'est moi!

 

Je découvre le Nord, le froid, les chiens, et les Américains.

Pour ce qui est du Nord, on est près de la baie d'Anchorage, et loin encore du cercle polaire. Mais c'est quand même quelque chose. Arbres rabougris, lacs gelés, et on commence à manquer de mots pour qualifier toutes les formes et texture de la neige.

Température entre -28°C et parfois au dessus de 0°C lorsqu'il y a un redoux. On apprend à s'équiper, etprendre ses précautions. Mais comme les journées sont courtes (6h environ) on passe le plus gros du temps au coin du feu.

40 chiens d'un coup, c'est un choc!

Apprendre à reconnaitre chacun d'eux: le nom, le genre, la personnalité, le régime, l'age, la position sociale dans le groupe, les affinités, les chaleurs, les particularités...

C'est vaiment le plus dur, surtout que les entrainements commencent 2 jours après mon arrivée, décalage horaire en prime (-9h).

 

Je fais mon trou,

Les entrainements en quad, motoneige, et traineau me permettent petit à petit de prendre de l'assurance, de mieux connaitre les chiens et le musher. Je deviens de plus en plus efficace, et espace les bourdes.

Le chien de traineau vie pour la course. Un stress immense se deploie au fur et à mesure qu'on s'approche du moment du départ du sled (traineau).

C'est paradoxalement le moment ou le handler et la musher sont le plus occupés, et ou la moindre erreur peut être gravissime. 

On sort le traineau, qui est ancré au sol. Je déploie la ligne de traction pendant que le musher vérifie son plan d'équipe. La motoneige est prète derrière le slet.

Chacun gère un coté du camion à chien, et de la ligne. On sort les chiens un par un, préalablement harnaché. qu'on accroche par couple tout le long de la ligne, en partant du sled, jusqu'au couple de tête, les team leaders.

Chaque chien ajouté provoque une excitation d'enfer sur tous les autres, les comportements changent: certains deviennent agressifs, d'autres se soumettent. L'impatience grandit, le stress à son comble.

Le musher est sur le traineau, pied sur le frein lorsque j'attache ensemble par une necklace le duo de tête. Le pire moment pour avoir une attache gelée, ou un chien qui s'enmele.

Et d'un coup de largueur, l'énorme tension se libère, et le traineau s'élance.

Je me précipite sur la motoneige pour les suivre de loin, prêt à intervenir au moindre problème.

 

Et les problèmes il y en a eu...

Un chien se blesse, ou se fatigue trop, il faut arrêter le convoi et le rappatrier sur le traineau, sans que la ligne ou les autres ne s'enmêlent.

Un sac de noeud c'est l'enfer du handler, car le musher NE peux PAS quitter le traineau, qui est déjà presque impossible à arrêter plus d'une minute. 

Itinéraire compromis, il faut anticiper, sans communication, car on ne fait pas demi tour avec une ligne de 20m et 12 chiens!

Chute du musher, catastrophe...

Car rien n'arrête les chiens! ils courent jusqu'à l'épouisement et la mort."

 

 

 

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